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Accoucher avec une péridurale

    Accoucher est un moment unique, vécu différemment selon les femmes. Inutile de se mentir, c’est aussi une épreuve que l’on peut redouter en raison de la douleur qui est réelle (sauf exception). Heureusement, il existe aujourd’hui une solution pour éviter cette souffrance…

    L’ anesthésie péridurale (APD) est une anesthésie locorégionale qui permet de bloquer la transmission de la douleur dans l’espace péridural, en supprimant les douleurs provoquées par les contractions de l’ utérus pendant le travail, et par l’ accouchement.

    C’est une technique d’analgésie de l’accouchement très fréquemment employée en France, où environ deux femmes sur trois ont recours à la péridurale pour accoucher.

    Les questions que se posent les femmes sur cette anesthésie sont nombreuses. Toutes les femmes peuvent-elles avoir recours à une anesthésie péridurale ? Quelles sont ses contre-indications ? Est-ce qu’on ne sent vraiment plus rien du tout lors de l’accouchement ? Quelles sont les éventuelles conséquences sur le bébé et sur la future maman ?…

    Pour avoir les réponses à ces questions sur la péridurale, découvrez notre dossier et lisez l’interview d’une sage-femme. Elle explique dans quels cas elle est conseillée et pourquoi cette anesthésie peut parfois permettre d’avoir des accouchements plus sereins.

    Les conseils de la sage-femme

    A qui conseillez-vous la péridurale ?

    A toutes les femmes ! Plus sérieusement, on la conseille généralement aux primipares (premières grossesses) qui ne savent pas à quoi s’attendre malgré l’abondance d’informations dont elles ont été abreuvées pendant la grossesse.
    Nous ne vivons plus dans une société où la douleur est courante. Nous sommes très protégés de la maladie, de la douleur…
    Quand une femme arrive pour accoucher de son premier enfant, c’est la « loterie ». Certaines réussissent à gérer cette douleur et à ne pas paniquer. En général, ce sont celles dont l’ accouchement se passe bien et pour lesquelles on peut envisager de ne pas faire de péridurale. En revanche, les autres (la majorité… et on ne leur jette pas la pierre !) se laissent envahir par la douleur et paniquent.

    La péridurale permet des accouchements plus sereins donc ?

    Des recherches publiées en 1991 ont montré que la douleur générait de l’angoisse, laquelle entraîne toute une liste de désordres débouchant sur une souffrance fœtale.
    Il faut donc chercher à supprimer cette douleur. D’autres recherches démontrent que si la femme n’est pas angoissée, elle sécrète des endorphines, des anti-douleurs naturels qui favorisent le lâcher-prise, l’ouverture, et donc l’accouchement.
    Cet état de lâcher-prise lui permet de s’adapter à la douleur qui devient ainsi « acceptable ».
    Il est certain que si une femme se trouve dans le premier cas, avec de fortes sécrétions d’hormones de stress, son accouchement sera laborieux, elle peut en souffrir et sa relation avec son bébé en être fragilisée. Dans ce cas-là, la péridurale est conseillée.

    Mais dans quelle mesure vous influencez les femmes dans leur décision ?

    Il n’y a pas vraiment de règle, on laisse les femmes décider, sauf si bien-sûr, leur santé ou celle du bébé sont en jeu.
    Des informations pratiques sont importantes : pour un premier accouchement, il est fréquent de devoir faire une épisiotomie ou de faire appel à des instruments pour aider le bébé à sortir. Et sans péridurale, c’est quand même un peu sévère !
    Enfin, si la moindre complication nécessite une césarienne d’ urgence, on préfère que la maman soit déjà sous péridurale, plutôt que de l’endormir avec une injection brutale d’antalgiques en intra-veineuse.