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L’accouchement à Domicile

    Lorsqu’on évoque l’accouchement à domicile, il est immédiatement succédé de peurs liées à la naissance, ou de remarques sur la « dangerosité » d’un tel accouchement.

    Force est de reconnaître qu’un grand nombre de médecins obstétriciens y sont hostiles, en tout cas le déconseille. En effet, des événements survenant en cours d’accouchement ne sont pas toujours prévisibles, et nécessitent alors une prise en charge spécifique impossible à mettre en oeuvre quand on accouche à domicile. Une importante hémorragie, l’obligation d’effectuer une césarienne… réclament l’intervention de médecins dans une structure adaptée.

    Ceci étant dit, quand on programme un accouchement à domicile, il ne s’agit pas de mettre en danger la femme ni son bébé, mais bien d’assurer la plus grande sécurité à la femme accouchant et au bébé. La sage-femme qui prépare et intervient pour un accouchement à domicile doit d’abord s’assurer que tout se déroulera en toute sécurité.

    A noter que ni le Collège des sages-femmes, ni celui des gynécologues le recommandent !

    Pourquoi accoucher à domicile ?

    Certains couples estiment que l’environnement hospitalier est inapte à recevoir la vie, qu’il est froid et impersonnel. Certains couples font donc appel à une sage-femme libérale qui les accompagnera tout au long de la grossesse, de l’accouchement, du suivi post-natal et même lors de séances de rééducation du périnée.

    Ce choix implique – entre autres – de renoncer au confort de la péridurale. Les femmes sont ainsi les seules maîtresses de leur douleur.

    Ce qui attire ces couples, c’est la relation de confiance qui s’installe entre eux et la sage-femme. L’accouchement est une expérience intime, et le fait de connaître préalablement la sage-femme permet à la femme de se sentir en confiance. Le père peut accompagner sa femme tout au long de l’accouchement. C’est une démarche d’« accompagnement global » qui donne la chance aux femmes et aux couples d’être acteurs d’un événement naturel.

    Attention, le suivi de grossesse est très important, peut-être même plus que pour un accouchement prévu en milieu hospitalier. La femme enceinte devra bien se soumettre aux différentes consultations et examens, dont les trois échographies.

    Les limites d’un accouchement à domicile

    Pour éviter tout risque inutile, l’accouchement à domicile est réservé à des femmes en bonne santé et à des grossesses physiologiques (sans pathologies, comme un diabète, une hypertension artérielle…). L’accouchement doit se produire après 37 semaines d’aménorrhée.

    Lorsque la femme connaît des problèmes pathologiques lors de sa grossesse, elle doit immédiatement consulter et être prise en charge dans une structure adaptée. Certaines situations sont exclues d’un accouchement à domicile : menace d’accouchement prématuré, présentation du bébé par le siège, grossesse gémellaire, voire parfois des antécédents de césarienne, des problèmes médicaux survenus avant ou lors de la grossesse, etc.

    Des visites médicales organisées tout au long de la grossesse, permettent de constater la bonne évolution de celle-ci. La femme enceinte est invitée en fin de grossesse à constituer un dossier dans la maternité de son choix, au cas où un problème surviendrait lors de l’accouchement à domicile. Elle doit avoir effectué au moins une consultation dans cette maternité.

    La sage-femme peut être en effet amenée à transférer la femme vers la maternité pendant le travail, l’accouchement, à chaque fois que la situation dépasse sa compétence.
    Cette compétence est définie dans le code de déontologie. Ainsi, la mise en place d’une analgésie, la stimulation des contractions, l’utilisation d’un forceps ou d’une ventouse nécessitent les compétences d’un médecin spécialiste. A tout moment de l’accouchement, le couple peut demander à être orienté vers la maternité.

    Comment préparer son accouchement à domicile ?

    La démarche est simple. Le plus tôt possible dans la grossesse, on prend rendez-vous avec une sage-femme et on envisage avec elle tous les cas de figures possibles et les solutions appropriées. Un suivi médicalisé régulier permet d’aborder sereinement l’accouchement.

    Même s’il ne représente qu’une éventualité, le transfert doit toujours être préparé.

    Le jour de l’accouchement, la sage-femme amène son matériel et les futurs parents fournissent bassines, compresses et serviettes.

    Où trouver une sage-femme libérale ?

    Pour trouver une sage-femme libérale, il vous suffit de chercher dans les pages jaunes de votre annuaire téléphonique ou sur internet.

    Si vous cherchez une sage-femme qui pratique l’accompagnement global, avec accouchement à domicile ou plateau technique, vous pouvez consulter le site de l’Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL) ou bien le site www.projetdenaissance.com.

    Combien ça coûte ?

    Le tarif mentionné est de 15,30 € pour une consultation, 38,25 € pour la première séance de préparation à la naissance et 30,60 € pour les autres. L’accouchement, comprenant le suivi de la première semaine, est remboursé à hauteur de 312,70 €.
    Mais beaucoup pratiquent des dépassements d’honoraires, souvent pris en charge par les mutuelles.