Neuf longs mois pour attendre l’arrivée de bébé… Profitez donc de cette période pour vous mettre dans les meilleures dispositions possibles avant le jour J ! Comment ? Par exemple en vous renseignant à temps sur les différentes méthode(s) de préparation à l’accouchement !
L’arrivée d’un enfant, surtout lorsque c’est le premier, peut parfois angoisser les futures mamans qui appréhendent le moment de l’accouchement. Mais pas de panique, des médecins ou des sages-femmes vous préparent bien au jour J, en délivrant plein de conseils pratiques et d’astuces, mais aussi en proposant des exercices physiques ainsi qu’une aide psychologique… Car nous le savons tous : une grossesse implique, bien sûr, des changements physiques, mais elle a aussi un impact psychologique, et ce tout au long de la grossesse si bien qu’au moment de l’accouchement, un instant intense après lequel plus rien ne sera comme avant…
Si l’entraînement à l’accouchement sans douleur (également appelé PPO) est la méthode la plus répandue en France, sachez qu’il existe d’autres méthodes de préparation à l’accouchement qui peuvent répondre à différentes attentes. Peut-être les vôtres.
Méthode classique, haptonomie, préparation en piscine, sophrologie, chant prénatal, yoga, massage du périnée, acupuncture… Dans cet article, on fait un tour d’horizon des différentes méthodes de préparation à l’accouchement, pour vous aider à trouver celle qui vous correspond le mieux.
Ces méthodes peuvent être suivies en parallèle à la méthode classique, afin de préparer en toute tranquillité le moment unique de la naissance de votre bébé.
Et pour finir, vous pourrez découvrir les conseils d’un gynécologue-accoucheur qui explique pourquoi il est si important de suivre une préparation à l’accouchement.
La méthode classique
Elle est également appelée PPO : psychoprophylaxie obstétricale.
À qui s’adresse la PPO ?
À toutes les femmes enceintes ! Mais surtout à celles qui sont angoissées et appréhendent leur accouchement. Elles ont besoin d’être informées et rassurées afin de pouvoir aborder le jour J dans de bonnes conditions.
En quoi consiste-t-elle ?
Les séances, dont huit sont prises en charge à 100% par l’assurance maladie, durent deux heures. Elles sont dispensées en petits groupes par une sage-femme dès le 7e mois de grossesse. Mais on peut s’y inscrire à partir du 4ème mois. Les cours sont partagés en deux parties :
- La première est plus théorique et informative et doit permettre à la future mère de mieux comprendre et apprécier tout ce qui se passe dans son corps lors de la grossesse et de l’accouchement, puis à son retour à la maison, avec son enfant.
- La seconde, plus pratique, à base de gymnastique douce, est consacrée à l’apprentissage des exercices musculaires, respiratoires et de relaxation indispensables pour maîtriser les douleurs de l’accouchement pendant les contractions utérines et l’expulsion du bébé.
Une visite de la maternité et de la salle de naissance est organisée pour se familiariser avec les lieux et leur ambiance. L’objectif est de rassurer les futures mères (et les futurs pères qui peuvent les accompagner) en dédramatisant le grand événement à venir.
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La préparation à l’accouchement classique
Les bienfaits
Cette préparation permet à la future maman plutôt anxieuse de pouvoir se détendre et d’être plus sereine au moment de l’ accouchement. Il est d’ailleurs recommandé de poursuivre chez soi les exercices réalisés pendant les cours.
Les inconvénients
Cette méthode est davantage centrée sur la respiration et la dimension psychologique de l’accouchement que sur des exercices physiques.
Il ne faut jamais hésiter à questionner le médecin obstétricien, le gynécologue ou la sage-femme si on a le moindre doute sur les dangers éventuels d’une préparation à l’accouchement, quelle que soit la méthode choisie.
L’avis d’Agnès, 27 ans, hôtesse de l’air :
« J’ai apprécié de pouvoir poser à la sage-femme qui animait mon groupe, les questions qui me passaient par la tête sans avoir peur du jugement des autres. Après tout, nous étions toutes dans la même aventure et nous avions toutes des angoisses à partager ou des tuyaux à se donner ! En revanche, je trouve regrettable qu’on soit généralement obligées d’attendre d’être en congé maternité pour en profiter. Question d’emploi du temps, évidemment ! Généralement, lorsque le terme approche, on est surtout très fatiguées et donc moins attentives aux conseils. Et forcément, on les retient moins facilement ».
Renseignements
Auprès de sa maternité ou du conseil national de l’ordre des sages-femmes : www.ordre-sages-femmes.fr.
L’haptonomie
À qui s’adresse l’haptonomie ?
Du grec « hapsis » (toucher) et « nomos » (norme), cette « science du contact psycho tactile » comme la définit le médecin néerlandais Frans Veldman, son concepteur au début des années 80, s’adresse aux futures mères et aux futurs pères qui désirent établir le plus tôt possible une relation affective avec leur enfant à venir.
En quoi consiste-t-elle ?
L’haptonomie peut se pratiquer dès le début de la grossesse, mais surtout à partir du moment où le bébé commence à bouger dans le ventre de sa mère. Dès la 20ème semaine, il serait capable de réagir au toucher et aux légères pressions indiquées par le praticien, médecin ou sage-femme, et exercées sur le ventre de la maman par les deux parents. Ces derniers pourront alors pratiquer à la maison ces gestes, naturellement accompagnés d’une voix calme et douce, et continuer ainsi… à faire connaissance.
Cette intimité requiert des séances individuelles afin que chacun puisse profiter pleinement du lien précoce créé à travers les contacts tactiles et la parole.
L’haptonomie est aussi un bon moyen pour le père de se préparer à l’arrivée de son bébé, et de se sentir plus impliqué. Cet accompagnement doux et relaxant pour la mère facilite aussi le relâchement musculaire, toujours important au moment de l’ accouchement.
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Les bienfaits
L’haptonomie permet aux parents de vivre ensemble le développement de leur enfant en communiquant avec lui par le toucher. Ce contact sécuriserait le bébé avant sa naissance. Il serait conseillé d’effectuer quelques séances post-natales pour bien prolonger le lien affectif parents-enfant ainsi développé.
Les inconvénients
L’haptonomie est considérée davantage comme un accompagnement psychologique, avant et après la naissance, que comme une véritable technique de préparation à l’accouchement.
Les contre-indications
Le Centre international de recherche et de développement de l’haptonomie, dont le président d’honneur est Frans Veldman, estime que l’haptonomie « est totalement incompatible avec les méthodes qui visent à modifier le tonus musculaire et la respiration, telles que le yoga, la sophrologie, les techniques respiratoires, etc. Celles-ci, par leur caractère d’apprentissage, entraveraient l’effet libérateur de l’expression affective ». « En outre, affirme le CIRDH, toute attention portée sur la respiration ou sur une « représentation imaginaire » de l’enfant fait obstacle au contact affectif avec lui ».
Il est conseillé de consulter le médecin obstétricien, le gynécologue ou la sage-femme quand on envisage une préparation à l’accouchement, quelle que soit la méthode choisie.
L’avis de Pauline, 32 ans, assistante marketing :
« Pour la naissance de Paul, mon premier enfant, je n’avais pas suivi de préparation et j’ai senti que mon mari s’était senti un peu « mis de côté » tout au long de ma grossesse. C’est pourquoi, je me suis inscrite à plusieurs séances d’haptonomie avec lui afin qu’il noue aussi et le plus tôt possible un lien avec notre nouvel enfant. D’ailleurs, sur le conseil du praticien, nous avons également fait participer Paul afin qu’il participe aussi à l’événement. Je conseille vivement de poursuivre les exercices une fois à la maison pour ne pas rompre le contact entre chaque séance ».
Renseignements
Centre international de recherche et de développement de l’haptonomie : www.haptonomie.org.
La préparation en piscine
À qui s’adresse la préparation à l’accouchement en piscine ?
Aux femmes enceintes qui préfèrent les méthodes douces et, pour certaines d’entre elles, désirent poursuivre sans risque une activité physique pendant leur grossesse. Il n’est pas obligatoire de bien savoir nager : les séances se déroulent toujours dans un bassin ou l’on a pied. Cette préparation peut aussi compléter une préparation classique.
En quoi consiste-t-elle ?
Ce sont des séances d’aquagym, mais douces, qui durent une heure en moyenne. Elles peuvent démarrer dès le début de la grossesse, ou, plus généralement, à partir du 5ème mois. Par petits groupes de huit, dans une piscine dont l’eau est chauffée à 30 degrés, la future mère, conseillée et surveillée par un maître-nageur et/ou une sage-femme spécialement formés, pratique de manière douce et efficace des exercices variés visant à assouplir les articulations et renforcer les muscles.
Grâce à des étirements, des battements de jambes, avec l’aide d’accessoires (ballon, planche, frite…), la femme travaille les dorsaux, les abdominaux et le périnée, très sollicités lors de l’ accouchement. Les exercices de souffle lui apprennent à mieux gérer sa respiration, ce qui lui sera très utile au moment des contractions utérines. Les apnées sous l’eau la préparent également à la phase d’expulsion du bébé. Enfin, la circulation sanguine est améliorée grâce à la pression de l’eau qui exerce une sorte de massage sur les membres inférieurs, souvent « lourds » chez la femme enceinte.
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Les bienfaits
Dans l’eau, la femme enceinte se sent bien, légère, à son aise. Elle peut à la fois se détendre et préparer sans efforts son corps à l’accouchement.
Les inconvénients
Un certificat médical est obligatoire, car il existe de nombreuses contre-indications à cette méthode. Le prix de la séance (entre 5 et 10 €) est à la charge de la future maman.
Les contre-indications
Elles sont liées aux maladies cutanées et aux infections, à l’hypertension et à l’hypotension artérielle, et, bien sûr, à l’état de la grossesse, avec le risque d’un accouchement prématuré. Il est donc impératif de demander un avis et un certificat médical au médecin généraliste, ou au gynécologue avant de commencer la préparation en piscine.
L’avis de Perrine, 29 ans, traductrice :
« J’adore l’eau et c’est pour cela que je me suis inscrite aux séances proposées par ma piscine municipale. Je connaissais déjà les lieux puisque j’y suivais des cours d’aquagym et je me sentais donc comme à la maison ! Si finalement les cours ne m’ont pas vraiment aidée le jour J (j’ai dû subir une césarienne), j’ai pleinement profité des bienfaits lors de ma grossesse. Adieu la sensation de jambes lourdes et les douleurs lombaires ! Et j’ai adoré les fins de séances où l’on se retrouvait dans le jacuzzi pour échanger nos appréhensions de futures mamans. »
Renseignements
> Fédération des activités aquatiques d’éveil et de loisirs : www.fael.asso.fr.
La sophrologie
À qui s’adresse la sophrologie ?
Sophrologie : du grec « sos » (harmonie, équilibre), « phren » (esprit, conscience) et « logos » (science, savoir). Cette méthode s’adresse aux femmes enceintes qui veulent pouvoir dominer la douleur afin de maîtriser leur accouchement.
En quoi consiste-t-elle ?
Cette relaxation dynamique apprend à la future mère, guidée par la voix douce et apaisante du sophrologue, à se familiariser avec la respiration profonde menant à la détente corporelle. L’objectif est de mieux contrôler la douleur des contractions utérines, mieux récupérer entre celles-ci, et pousser plus efficacement dans la phase finale de l’accouchement.
Les exercices sont réalisés en position assise et debout, et les yeux fermés pour être maintenue dans un état entre veille et sommeil. Grâce à la force de la suggestion, la femme est ainsi amenée à modifier sa perception des sensations. Elle apprend aussi à visualiser les différentes étapes de l’accouchement. Cette anticipation positive lui permettra d’aborder ces différentes étapes avec moins de crainte.
On peut démarrer cette méthode très tôt, dès le deuxième trimestre de la grossesse, ou plus tard, à partir du 5ème mois. Généralement pratiquée par petits groupes, elle peut l’être aussi en séance individuelle.
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Les bienfaits
La capacité de mieux contrôler ses sensations, à commencer par la douleur, et la possibilité de pouvoir en anticiper les moments importants, permettent à la future mère de ne pas subir l’accouchement mais d’y participer pleinement.
Les inconvénients
Cette méthode demande un effort de lâcher-prise, et de régularité pour profiter pleinement de ses bienfaits. Il est aussi important de continuer à travailler quotidiennement chez soi grâce aux enregistrements proposés par le praticien.
Les contre-indications
Selon les spécialistes, la contre-indication majeure pourrait émaner du thérapeute lui-même qui banaliserait la sophrologie en se référant à des méthodes insuffisamment maîtrisées. Le sophrologue doit donc avoir suivi une formation rigoureuse.
L’avis de Clémence, 24 ans, stagiaire :
« Etant de nature assez anxieuse, j’avais déjà suivi quelques séances de sophrologie avant mes examens à la Fac. Je me suis donc précipitée sur les cours de préparation à l’accouchement lorsque j’ai su que cela était possible. Au-delà du bien-être général ressenti lors des séances, j’ai poursuivi l’expérience en demandant le jour de mon accouchement de passer sur un magnétophone, que j’avais apporté, les enregistrements de mon professeur. Cette voix familière m’a permis de mieux maîtriser les douleurs des contractions, et à me souvenir des exercices de respiration.
N’hésitez pas à faire de même : prenez avec vous et en salle de travail les enregistrements que vous avez écoutées tout au long de votre grossesse ».
Renseignements
> Société française de sophrologie : www.sophrologie-francaise.com.
Le chant prénatal
À qui s’adresse le chant prénatal ?
Aux femmes enceintes qui cherchent à créer un lien avec leur enfant in utero par l’intermédiaire de leur voix.
En quoi consiste-t-il ?
À partir du 5ème mois de la grossesse, lorsque le bébé commence à être réceptif aux sons, le chant, et notamment les vocalises (exercices vocaux sur une seule syllabe), permettent de le baigner in utero des vibrations de la voix de sa mère.
Les exercices font travailler tous les muscles impliqués dans l’accouchement : le diaphragme, la ceinture abdominale et le périnée. C’est aussi un bon entraînement aussi pour assouplir le bassin et soulager les fréquentes douleurs dorsales d’une grossesse.
Le chant apprend à maîtriser son énergie et à développer sa capacité de concentration. Les exercices respiratoires permettent de mieux canaliser son souffle et les sons, en particulier les graves, émis pendant les contractions. Ils ont pour effet de détendre les femmes pendant le travail, au niveau du bassin et du périnée.
Comment se déroule-t-il ?
Par petits groupes, à raison d’une séance hebdomadaire de 60 à 90 minutes en moyenne, qui comporte un éveil corporel, un travail sur les sons par vocalises ou vibrations sonores, des chansons et un partage d’expériences.
S’il a accompagné sa femme dans ses exercices pendant la grossesse, le père peut être un soutien important lors de l’accouchement en pratiquant les sons graves avec elle.
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Les bienfaits
Le chant prénatal favorise le bien-être de la future maman en lui faisant mieux connaître le fonctionnement de son corps, ce qui lui permet d’aborder l’accouchement avec plus de sérénité. L’enfant pourra retrouver à sa naissance les mélodies, berceuses, ballades et chansons en tout genre qu’il pouvait entendre dans le ventre maternel. Les relations enfant-parents en bénéficieront.
Les inconvénients
Le chant prénatal n’est pas conventionné en tant que préparation à l’accouchement. Enseigné par des sages-femmes ou des animatrices ayant suivi une formation spécifique, il est considéré comme un complément.
Les contre-indications
Aucune, sauf avis médical prescrivant le repos strict.
L’avis de Nora, 27 ans, assistante maternelle :
« Dans le cadre de mon travail, j’avais assisté à une séance de chant prénatal et je m’étais tout de suite dit que cela correspondrait parfaitement à ma nature, le moment venu. Le papa, beaucoup plus pragmatique que moi, était quelque peu réticent au début. Mais lorsqu’il s’est rendu compte que le bébé bougeait davantage dans mon ventre, lorsqu’on émettait certains sons, notamment graves, il a été convaincu ! Le jour de l’accouchement, il m’a d’ailleurs beaucoup aidé en donnant de sa voix au moment de l’expulsion. Je pense que cela a accéléré les choses. Comme si Luna était guidée vers la sortie par la voix de son papa ! »
Renseignements
> Association française de chant prénatal : www.chantprenatal.fr.
Le yoga
À qui s’adresse le yoga ?
Le yoga, ou « jonction » en sanscrit, évoque l’idée d’unification intérieure de la personne.
C’est une méthode millénaire d’origine indienne destinée à aider les êtres humains à trouver le bien-être grâce à une harmonie entre leur corps et leur esprit par un travail mêlant le physique et le psychique. Il s’adresse aux femmes enceintes angoissées ou stressées qui ont besoin d’être rassurées, et qui préfèrent les méthodes douces.
En quoi consiste-t-il ?
On peut commencer le yoga au début de la grossesse, mais c’est à partir du 4ème mois qu’on envisage généralement de suivre des cours, à raison d’une ou deux séances par semaine, d’une durée d’environ une heure chacune. On peut continuer après l’ accouchement.
Nul besoin d’avoir pratiqué le yoga pendant plusieurs années pour suivre la préparation. Les débutantes peuvent s’y mettre, et il y a des cours spécifiques pour les femmes enceintes. Relaxation, concentration, écoute de son corps et équilibre entre le physique et le mental : cette pratique douce permet de soulager les maux classiques liés à la grossesse (problèmes circulatoires, douleurs dorsales et lombaires, nausées, anxiété), et de préparer aussi à l’accouchement.
La future mère apprend ainsi à bien gérer sa respiration, si importante pendant les contractions et au moment de l’expulsion de l’enfant, et à améliorer la souplesse du périnée. Elle pratique également des exercices d’étirements, notamment pour s’assouplir et tonifier les muscles, et d’autres pour savoir bien positionner son bassin.
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Les bienfaits
Grâce aux séances de yoga, la future mère, préparée dans le calme et la sérénité, se libère des tensions, pour être prête physiquement et mentalement pour la naissance de son enfant.
Les inconvénients
Le yoga implique une réelle aptitude à la concentration, voire à la méditation. Le père est le bienvenu aux séances, sauf pour celles qui sont consacrées au périnée. Les séances sont remboursées à condition d’avoir été prescrites par un médecin et d’être pratiquées par des sages-femmes spécialement formées (et non par des professeurs de yoga).
Les contre-indications
Elles sont possibles pour les femmes ayant eu des fausses couches, ou risquant un accouchement avant terme. Il faut toujours respecter les conseils du gynécologue ou de l’obstétricien, ou de la sage-femme. Un certificat est de toute façon nécessaire pour suivre cette préparation par le yoga.
L’avis de Karina, 41 ans, professeur des écoles :
« Parce que ma grossesse tardive était considérée « à risque », j’ai été très suivie par mes médecins. Le côté médicalisé de ma grossesse m’angoissait et j’ai voulu ajouter une touche plus « naturelle » en suivant quelques séances de yoga. Cela m’a permis de dédramatiser l’événement et surtout d’avoir l’impression de reprendre un peu le contrôle de la situation. Je voulais me sentir active dans tout ce processus. Même si mon fils est né par césarienne, je ne regrette pas du tout ces cours de yoga. Ils m’ont permis d’arriver beaucoup plus sereine à la maternité. Et je me suis même réinscrite quelques temps après la naissance pour remettre en place mon bassin et apprendre à porter correctement mon bébé sans me faire mal au dos ».
Renseignements
> Fédération nationale des enseignants de yoga : www.lemondeduyoga.org
> Conseil national de l’ordre des sages-femmes : www.ordre-sages-femmes.fr
Le massage du périnée
À qui s’adresse-t-il ?
Le périnée est la région tout à fait inférieure du tronc comprise entre le pubis et l’anus. Cette région soutient la vessie, l’utérus et le rectum. Cette préparation peut être indiquée aux femmes enceintes qui craignent les conséquences physiques et psychologiques d’un accouchement douloureux. En fait, (presque) toutes les futures mères…
En quoi consiste-t-il ?
Ces étirements du périnée par un massage digital à l’intérieur du vagin, facilité par une huile spéciale, servent à préparer la musculature pour l’accouchement. Grâce à cet exercice quotidien de trois à dix minutes d’étirements pendant le dernier mois de la grossesse, à partir du 8ème, si l’obstétricien est d’accord, les muscles acquièrent progressivement une certaine souplesse.
L’objectif est de réduire les risques de déchirures lors du passage du bébé, et d’autre part, d’éviter le recours à une épisiotomie, incision pratiquée pour faciliter la sortie de l’enfant..
Selon une étude récente de l’Université de Laval (Québec), 80 % environ des femmes ayant pratiqué cette technique dans la « Belle Province », affirment qu’elles l’utiliseraient à nouveau à l’occasion d’une autre grossesse, et 87 % d’entre elles la recommanderaient à d’autres femmes enceintes.
Cette méthode ne nécessite pas de suivre de cours particuliers. Elle demande à la fois un certain savoir-faire qui peut être instruit en quelques minutes par une sage-femme, et une grande régularité.
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Les bienfaits
Ce massage permet à la femme enceinte de bien préparer la phase la plus traumatisante peut-être de l’ accouchement, en limitant au maximum les suites physiques et psychologiques. Cette méthode permet de mieux connaître son propre corps et de savoir comment il fonctionne.
Les inconvénients
Qu’on soit à l’aise ou non avec son corps, la méthode implique que la femme enceinte prenne rapidement l’habitude de toucher cette zone intime. Les spécialistes estiment que seules les deux premières semaines sont difficiles. La pratique du massage par le conjoint serait bien utile, mais c’est au couple d’en décider ensemble.
Les contre-indications
La femme enceinte ne doit jamais utiliser d’huiles essentielles pour ses massages.
Même si une rééducation du périnée est automatiquement prescrite aux mamans sortant de maternité, il est impératif de prendre l’avis de son médecin obstétricien ou gynécologue avant d’entamer cette rééducation, recommandée à partir d’un mois et demi, à deux mois après l’accouchement.
L’avis de Julie, 35 ans, agent de transit maritime :
« C’est grâce à une amie très proche que j’ai appris que cela existait, elle détenait l’information de sa propre mère. C’est elle aussi qui m’a donné le mode d’emploi ! En revanche, c’est moi qui en ai parlé à la sage-femme durant la préparation classique que j’ai également suivie. La sage-femme m’a confirmé les dires de mon amie quant à l’efficacité du massage du périnée, mais j’ai regretté qu’elle n’en parle pas d’elle-même aux autres futures mamans. C’est vraiment dommage parce que ce simple geste et sa régularité permettent réellement d’éviter les déchirures. De plus, cette méthode n’est ni douloureuse, ni contraignante puisqu’elle se fait à la maison ! J’encourage toutes les futures mères à la suivre ! »
Renseignements
> Conseil national de l’ordre des sages-femmes : www.ordre-sages-femmes.fr.
L’acupuncture
À qui s’adresse-t-elle ?
Du latin « acus » (aiguille) et « punctura » (piqûre). Originaire de la médecine traditionnelle pratiquée en Chine depuis plusieurs millénaires, l’acupuncture part du principe que l’énergie vitale circule à travers le corps, et qu’il faut en équilibrer les flux positifs (yang) et négatifs (yin) pour être en bonne santé.
Elle s’adresse aux femmes enceintes angoissées par la perspective des douleurs de l’accouchement, qui éventuellement ne veulent pas d’anesthésie péridurale, ou pour lesquelles celle-ci n’est pas possible.
En quoi consiste-t-elle ?
La pose pendant 15 à 20 minutes de petites aiguilles à usage unique, selon une profondeur déterminée, sur certains points précis du corps, agit sur les nombreux maux dont la future mère souffre pendant sa grossesse : douleurs dorsales et lombaires, nausées, vomissements, bouffées de chaleur, constipation, hémorroïdes, jambes lourdes, etc.
Elle serait aussi efficace contre les troubles du sommeil, l’anxiété, le stress et les risques d’ accouchement prématuré. Elle le serait également sur le sevrage tabagique des futures mères ne parvenant pas à abandonner la cigarette malgré les mises en garde.
Enfin, elle favorise l’assouplissement du périnée, et peut aussi être utilisée pour déclencher en douceur le travail quand le terme est dépassé.
Les séances d’acupuncture, trois en moyenne pendant la grossesse, sont assurées par des médecins ou des sages-femmes diplômés.
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Les bienfaits
La future mère peut aborder son accouchement avec plus de tranquillité d’esprit, et le vivre plus détendue, ce qui lui permet de moins ressentir la douleur le jour J.
Les inconvénients
Il arrive que certaines femmes restent insensibles à l’action des aiguilles.
Les contre-indications
Considérée comme une médecine alternative, elle ne doit pas être utilisée sans avis médical. De plus, l’acupuncture peut provoquer l’accouchement avant terme chez certaines. Il est donc très important de demander l’avis de son médecin avant de suivre cette préparation.
Renseignez-vous également auprès de votre caisse d’assurance maladie ou de votre mutuelle pour connaître les modalités de prise en charge.
L’acupuncture doit être absolument pratiquée avec des aiguilles jetables à usage unique.
Louise, 27 ans, fiscaliste :
« Pour arrêter le tabac (avant ma grossesse !), j’avais tout essayé. Seule l’acupuncture avait fonctionné. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers cette méthode qui avait déjà fait ses preuves sur moi, pour me préparer à l’accouchement de Nathaniel.
Ma maternité proposait ce type de méthode et la sage-femme diplômée en acupuncture qui m’avait suivie pendant toute ma grossesse a pu me poser ses aiguilles en salle de travail. Honnêtement, je ne sais pas si c’est lié à cela ou au fait qu’il s’agissait de mon deuxième enfant, mais l’accouchement est passé comme une lettre à la poste ! Et sans péridurale ! »
Renseignements
> Association Française d’acupuncture : www.acupuncture-france.com.
Les conseils du médecin spécialiste
Le professeur Nicole Ciraru-Vigneron, gynécologue-accoucheur, chirurgien des hôpitaux de Paris et professeur au Collège de médecine.
Pourquoi est-il important de suivre une préparation à l’accouchement ?
Même si cette dernière n’empêchera certainement pas d’accoucher… elle permet de gérer davantage l’angoisse. Et l’on sait que le stress majore les phénomènes douloureux, bien qu’à l’heure actuelle, les moyens d’analgésie (péridurale, pompe à morphine) diminuent nettement les douleurs.
De plus les explications qui auront pu être données pendant cette préparation, permettront à la mère et au père d’aborder plus en confiance la « technicité » qui entoure de nos jours l’ accouchement. Contrairement à certains mouvements de « retour à la nature », cet environnement technique a considérablement amélioré la sécurité de l’accouchement. Aussi bien pour la mère que pour l’enfant.
Un autre avantage de la préparation à l’accouchement ?
Cette préparation permet aussi d’aborder tous les problèmes pratiques du retour à la maison avec l’enfant. De nos jours, beaucoup de femmes accouchent sans s’être jamais occupées d’un bébé, et sans la présence rassurante et expérimentée d’une femme plus âgée à leur domicile (mère, sœur…).
Sans oublier que le père « apprendra » lui aussi (s’il a le temps et l’envie de venir), et sera averti des difficultés que sa femme pourra rencontrer dans le post partum (« baby blues »). Il sera alors moins désemparé et plus indulgent !
Est-ce que la préparation classique suffit ou est-il conseillé de l’associer à une autre méthode (yoga, sophrologie, haptonomie, piscine…) ? Et ces dernières, sont-elles efficaces ?
Seule la « PPO » est prise en charge par la sécurité sociale et suffit dans la plupart des cas. Toutefois certaines futures mères trouvent un bénéfice aux autres préparations. Elles peuvent être intéressantes pour certaines mères ou couples en les aidant à gérer leurs angoisses d’un événement très attendu mais souvent perçu comme inquiétant.
De plus, il y a peu d’études contrôlées sur l’efficacité de ces méthodes ; c’est pour cela qu’il n’y a pas de prise en charge par la sécurité sociale. En conséquence, si l’on n’est pas toujours certain de leur efficacité, on est par contre certain qu’elles ne sont pas nocives. Si les parents pensent en tirer un bénéfice, c’est à eux de décider.
Dans le cas particulier de l’ haptonomie, si celle-ci est effectuée par un médecin justifiant d’une formation spécifique, le remboursement peut être assuré.
À quel moment de sa grossesse et auprès de qui doit-on se renseigner si l’on veut suivre une préparation ?
En général, on conseille vers 7 mois et demi, soit 34 semaines de grossesse, car en France les femmes sont en congé de maternité, et cela leur est plus facile pour se rendre aux rendez-vous. Toutefois rien ne s’oppose à commencer plus tôt.
Les sages-femmes assurent la plupart des préparations. Selon les centres, ces préparations peuvent être organisées dans l’établissement du futur accouchement ou être effectuées à l’extérieur : dans le cabinet d’une sage-femme libérale, dans certains cas au domicile de la future maman.
L’équipe qui prend en charge la future mère peut donner des adresses.